Thrombus intracardiaque en médecine interne : étude descriptive d’une série hospitalière - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Le thrombus intracardiaque (TIC) représente une des facettes des maladies thromboemboliques. Couramment favorisé par des troubles du rythme (fibrillation auriculaire), néanmoins, d’autres affections systémiques peuvent prédisposer à la formation de TIC.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une analyse rétrospective des dossiers des patients ayant des thrombi intracardiaques dans notre service de 2019 au janvier 2024, 9 cas ont été recueillis, nous avons étudié leurs caractéristiques épidémiologiques, circonstance de découverte, localisation, étiologies, complications et évolution.
Résultats |
neuf patients ont été colligés : 6 hommes et 3 femmes, âgés en moyenne de 46 ans avec des extrêmes de 17 et 91 ans. La découverte était échographique dans tous les cas, demandée dans le cadre de l’enquête d’une fièvre prolongée, une douleur thoracique, une ischémie aiguë périphérique, un bilan étiologique d’un accident vasculaire cérébrale (AVC) ischémique ou dans le cadre d’un bilan lésionnel d’une vascularite. Le siège du thrombus était : le ventricule gauche (VG) : 5 cas, oreillette droite(OD) : 4 cas. L’origine était rattachée à une maladie de Behçet (MB) dans 4 cas (2 femmes et 2 hommes), tous localisés au niveau de l’OD : isolé dans 1 cas, associé a un syndrome (sd) de Budd-Chiari dans un cas, a un sd de Hughes-Stoven dans un autre cas, et le 4e cas associait une embolie pulmonaire. Les autres étiologies étaient : une cardiomyopathie dilatée d’origine ischémique dans 4 cas : 1 thrombus intra-VG isolé dans un cas, et compliqué d’un AVC ischémique dans le 2e cas, et 3 thrombi intra-VG compliqués de plusieurs foyers d’ accident vasculaire ischémique dans le 3e cas, et le dernier cas un thrombus intra-VG révélé par une ischémie des membres inférieurs ; chez la dernière patiente l’étiologie du thrombus était une arythmie cardiaque par fibrillation auriculaire compliquée d’une ischémie digitale. Le traitement était basé sur l’anticoagulation dans tous les cas en association au traitement de l’étiologie sous-jacente, l’évolution était favorable dans tous les cas : régression de plus de 80 % au bout de 1 mois dans plus de 50 % des cas, et disparition après 4 mois en moyenne, sans recours à la chirurgie aucune complication hémorragique n’a été constatée.
Discussion |
Dans notre série les étiologies principales des TIC étaient la cardiopathie ischémique et la MB 45 % pour chacune, contrairement a la FA qui ne présentait que 10 %. Les thrombi intracardiaques au cours des CMD ischémiques étaient tous intra-VG souvent apicaux, avec des complications thromboemboliques dans 75 % des cas, a l’opposé les TIC au cours de la MB siégeaient en intra-OD, non compliqués, révélateurs de la maladie dans50 % des cas et associés aux autres manifestations vasculaires. Nos résultats sont compatibles aux données de la littérature ou on trouve que les TIC sont des manifestations très rares dans la MB et touchent souvent le cœur droit, adhérant à la paroi ce qui explique leur caractère peu emboligène, et associés aux autres atteintes vasculaires thrombotiques et anévrysmales, le traitement repose sur la corticothérapie, les immunosuppresseurs associes a l’anticoagulation, la chirurgie est réservée en cas d’échec du traitement médical. D’autres pathologies peuvent favoriser la formation des TIC, inflammatoire, néoplasique, thrombophilie acquise ou constitutionnelle non retrouvées chez nos patients.
Conclusion |
Les TIC compliquent plusieurs pathologies cardiaques et systémiques. Leur formation reste dans tous les cas, un tournant pronostique à court et à long terme avec un risque de complication embolique parfois révélatrice et sévère.
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Vol 45 - N° S1
P. A236-A237 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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